top of page
P_20240101_150024.jpg

« Cessez le feu »

Texte et photographie

Hamza et Rita

Je ne voudrais pas

qu’une bombe à diffraction retardée propulsée dans tous les corps des habitants viennent se loger dans mon visage, le déchire de haut en bas je ne voudrais pas, qu’elle démantèle mes joues mes os mes sourires, envoient sur les murs de la ville le stuc le marbre sur les pierres des milliards de petites gouttelettes qui seraient le mien de mon sang et le nôtre tout emmêlés propulsés à la vitesse du son sur les surfaces froides blanchies de peur je ne voudrais pas, qu’elles s’incrustent là

Même si elles devaient témoigner de notre ancienne promenade ici-bas à cet endroit, pour la beauté du témoignage conservé sur le vif, ces marques de vie laissées infinito dans la plaie éventrée des murs, y apposant leur chaleur de sang, de mamelle pétrie de sang

Je ne voudrais pas je ne voudrais pas

Je ne voudrais pas

Hamza et Rita sont étudiants à l'Université d'Evry.

P_20231227_204154.jpg

"L’orange dans ma bouche"

Texte et photographie de Fazia Raja

Longtemps j’ai gardé un quartier d’orange dans ma bouche, j’aime l’emprise de sa couleur agitata, furiosa contre mon palais. La chaleur électrique descend dans la gorge depuis le sol rempli de terre de racines d’orangers, sous les trottoirs court leur ramification d’odeurs et de saveur acide. J’aime broyer la fine peau blanche, décoller les élytres de l’insecte rond qui prend la forme de la langue, laisser doucement jusqu’à son extinction le jus sucré descendre dans le ventre, alors le corps marche et mange incessamment, prêt à décrocher l’écorce des rues, les grands quartiers de ville masurés entre les dents, tandis qu’elle goutte, la rivière interne du fruit mûr, goutte et remplit, fait grandir et rallonge la vie sur les trottoirs de la ville.

Fazia Raja est poète slameuse à Ouarzazate. Tient à la vie secrète pour pouvoir tout dire.

P7254710 (3) - Copie.jpg

Toile d'Isabelle Becker

Texte de Rebecca Armstrong

Corps chauds Corps vivants

existences respirations une

ville respire exhale flux et reflux

de Corps encore Corps entassés dans une

ville les uns contre les autres

au-dessus des autres avec les autres

Corps chaud réchauffe un autre Corps tant qu’il n’est pas mort une

ville tue les Corps ruelles ponts périphériques lacère

vomit les Corps les

éloigne indifférencie excrémente une

ville ment les Corps elle

statistique écart-type archive sonde

Corps chaud Corps rouge

Corps tous

rouges une 

ville ne le sait pas qui trie

Corps

rouges dedans rouge pulsation rouges

Corps chauds Corps musique rouge tempo rouge une

ville froide nuit pâle noire lune blanche asphalte grise béton néons

Corps chaud rivière mouvement élan épaisseur une

densité une

ville périmètre cadastre infra réseau aplat logistique

Corps chaud ma main dans la tienne sienne nôtres nos mains nos paumes nos poings/

serrés nos combats nos fronts

plissés nos sourires nos éclats nos lumières nos bruissements nos courses

folles ma main dans la sienne tienne vôtres leurs nos mains nos bras accroche-toi

à mon bras une

ville n’est rien sans nos Corps chauds un jadis mirage conte une apocalypse désertion escroquerie/

sans nos Corps chauds

Rebecca Armstrong a publié UN DEUX TROIS aux éditions Christophe Chomant en 2023.

Isabelle Becker :  En  2023, j'avais été sélectionnée avec 20 artistes plasticiens  pour leTHĒM’ART#10, nommé SALON DIVERS:[ART_CONTEMPORAIN&SOCIETE]

Thème: « Le Mouvement».  L'exposition s’est déroulée en février dans le Complexe Gérard Philipe à La Garde

Un Evènement qui fut suivi de la participation à deux Expositions Collectives :

En mars :  Exposition d’Art Postal à la Galerie Topic (Saint-Raphaël)

En Juin : Exposition L’Art dans les Vignes à Eguilles (Bouches-du-Rhone)

Puis en Juillet : Une exposition en Duo avec le Sculpteur, J-Luck Matthew à la Galerie Maison Tholosan (Bandol)

IMG_6420.JPG

Texte et dessin sur feuille noire

Aline Recoura

 

Des graines plantées

sur plusieurs années

que faire quand quelques touffes apparaissent

et que rien d’autre ne sort de terre

 

Je ris seule je blague seule

j'attends des fleurs même petites

une liberté du sol

une liberté éloigne

des questions il y en a toujours

quel ennui les réponses

un repos aussi

Je me demande comment fait l’homme qui se lève

ou celui qui dort peu celui qui guide celui qui dirige

on doit le suivre il sait convaincre

il nourrit le manque d’initiative

il éteint les prises de position

celui qui conduit

 

Conduire

je ne conduis pas

dois-je être suiveuse

je n’ai pas beaucoup d’argent

dois-je être suiveuse

dois-je toujours dire merci

dois-je toujours être redevable

ce qui m'est offert sans que je l'ai choisi

je suis redevable

je dois dire merci

 

J’entends la voix tout à coup

pleuvoir sur l’appartement

Rien n’est à toi ici sauf ton slip quand il est sale

une mère un père

 

L’homme qui conduit la voiture

conduit la vie de sa femme de ses enfants

il décide de tout car il conduit

il décide les déplacements les organisations

car il conduit

il conduit alors il se repose à la maison

je conduis pas

alors tout est de ma faute

j’ai jamais voulu apprendre à conduire

j’ai peur

alors je me contente

à me contenter de ce que j’ai

puisque rien n’est à toi sauf

ce que j’ai c’est déjà bien

vouloir plus serait souffrir car

rien n’est à toi sauf

bloquer les rêves bloquer les choix

bloquer les décisions

toujours en deçà de ce que je voulais vraiment

rien n’est à toi ici sauf

Aline Recoura a publié de très nombreux recueils de poésie, elle propose des ateliers d’écriture partagés, prise de parole éducative et philo-art et mène des projets auprès de jeunes autour de l’écriture. Participe en temps qu’auteure au festival Gratte-monde en novembre 2022.. ). 2022 - 2024 rédactrice en chef de la revue Cabaret. Co-fondatrice avec Virginie Seba de la Scène ouverte de poésie Les Daronnes au café de la Mairie, St Sulpice. Publications : Banlieue Ville, La Lucarne des écrivains, 2020; Scènes d'école, Lys Bleu, 2021; Cardio Poèmes aux éditions du Petit Rameur, 2021

La cloche a sonné, Délit buissonnier numéro 6 de la revue Nouveaux Délits, 2022; Pichenettes dans les mots, éditions Gros Textes, 2022; Des jours et des bleus, La Lucarne des Écrivains en novembre 2022

Famille sur table, recueil écrit à quatre mains avec Virginie Séba, éditions L’Ire de l’Ours, avril 2023

Magasin de porcelaine, éditions Lunatique, févier 2024

20231217_173012.jpg

Photographie (Lima, Pérou, décembre 2023) et poème

Virginie Séba

 

Ma fille tu as les clés de ton destin
entre tes mains
Ma fille lève haut la tête
Ma fille déleste-toi de tes chaînes !
Dans la ville connue ou inconnue
ton passé peut se réécrire au présent
Les douleurs s'accrochent à ton crâne
Se débarrasser de ses miasmes
Gratter les croûtes ne suffiront pas
Ton corps a mal
Les mains les pieds se desquament
Les douleurs s'écrivent dans la chair
conjunto tes sœurs et ton frère
Les violences du passé
délétères persévèrent
Tu grattes la chair à vif
Le passé ronge et s'infiltre
Tes paumes tes semelles à vif
d'un feu continu se consument
Résurgence sporadique du mal
qui t'a construite
Tu réitères à ton tour ce mal
heurtant les liens aimés
conjunto sœurs et frère
Les peaux mortes grattées au sang
s'emmêlent dans ta tignasse
et tu rognes au sang le contour de tes doigts
Ne suffit pas de gratter
Ne suffit pas de ronger
Ne suffit pas de pleurer
Ne suffit pas de s'éloigner
Ne suffit pas d'attendre
Ne suffit pas de supplier
Ne suffit pas de malmener
Ne suffit pas de crier
Il faut ma fille prendre la clé
et rouvrir ton passé
Affronter les violences du système
dans lesquelles tu t'es construite
Rouvrir cette porte
et construire une ville nouvelle
Il suffit de jalouser
se sentir léser
Il suffit de critiquer
comparer juger !
Déverrouille les chaînes familiales
l'étau patriarcal
les soumissions à vif
Eradique le serpent en toi
et forge la clé de ta destinée
Tu en as le pouvoir
La clé prend là
Elle est à toi
Fais-toi puma
Devient condor

Ma fille, serre fort la clé de ton destin

Elle est entre tes mains !

Virginie Séba est poétesse performeuse, elle écrit, dit et crée des spectacles dont :
L'incroyable Sister Rosetta Tharpe, pionnière du rock'n roll qui se jouera à Avignon en juillet 2024
et Familles sur table co-écrit avec Aline Recoura.
Aux éditions Lunatique parution de son premier recueil : marche nage Vole début 2024.
En parallèle Virginie Séba co-anime avec Aline Recoura une scène mensuelle de poésie, les Daronnes, au Café de la mairie place St Sulpice à Paris. Pour en savoir plus : www.slamchante.fr 

photo-output.jpeg

Composition picturale et texte

"Le chaud du corps"

Catherine SERRE

 

Le chaud du corps tout au long d’une jambe une jambe à brûler brûlante dans le corps

Le chaud du corps tout au creux d’une jambe brûle seulement brûle nuit et jour ce qui brûle se propage et le feu enfle

Le chaud du corps autour des extrêmes au cœur des viandes à brûler en une ligne combustible corps livré

Corps à tremper d’eau chaude corps à raviver d’huile, corps à livrer aux mains, à chambouler les équilibres, à rendre folles les plus calmes, à réveiller les insomnies, à brûler les repères

Corps à brûler de combustion lente, de retour de feu, de bourrasques, d’accalmies passagères, corps de chair exposée, entre peau et brûlure

Corps en flamme et le reste à attendre, jambe réfractaire comme on dirait des briques à rendre une chaleur qui ne s’appartient plus le flux peu à peu se tarit reste les cendres d’une douleur fantôme

Catherine SERRE a publié "La maison de Mues" aux éditions L'Arbre à paroles,

Présentation sur le site de la Maison de la poésie : 

 https://www.maisondelapoesie.com/catalogue/la-maison-de-mues/

prothèse de hanche.jpg

Composition picturale et texte

"Ceci est mon corps"

Danièle Godard-Livet

 

 T’as qu’un corps, Patate !

T’as qu’un corps pour toutes tes vies

Cherche pas, c’est comme ça !

 

T’y croyais pas, Neuneu !

tu le voyais multiforme

changeant avec tes envies

gras ou maigre, pâle ou bronzé, musclé ou pas,

mâle ou femelle ou les deux, Glorieux pour toujours

 

T’as qu’un corps pour tout faire, Biloute !

jouir, travailler, dormir

un seul et unique

pour te promener, admirer, sentir, entendre et voir

manger et rire, pleurer aussi et danser

 

T’y croyais pas, Freluquet !

tu le croyais réparable

à l’infini

prothésable, liftable, maléable, régénérable, musclable, détoxyfiable

 transformable à volonté

 

Et puis on t’a dit

c’est fini

il n’y a rien à faire

vous allez devoir vivre avec ça

ses cassures, ses blessures, ses flétrissures

ses engelures, ses morsures, ses coupures

ses vomissures, ses chiures et ses raclures

 

Et le sport tu as dit, et la marche, et le jeûne , Grand dadet !

Et la résurrection des corps tu as dit, Fripouille !

Et la jeunesse éternelle tu as dit, Sacripan !

croyances, foutaise on t’a répondu

publicité, conspiration, mirages, saperlipopettes et billevesées

on t’a répété

 

On t’a même dit

vous n’avez plus que ça

un jour il s’arrêtera et tout disparaitra

 

Alors ça tu y tiens, Zigoto !

même s’il te fait bien chier parfois

tu n’as plus que ça

Déjà que ta tête part en couilles

 

Danièle Godard-Livet, auteure de nombreux recueils de nouvelles.

Retraitée cultivant désormais son jardin

conservant quelques engagements associatifs et bénévoles

espérant sans trop y croire des lendemains qui chantent

www.lesmotsjustes.org
https://amzn.to/1Sj69TX

Lissieu, le 27 août 2023

VEVJanv2024Montee.jpeg

Photographie et texte

"Dans la montée"

Juliette Derimay

 

Dans la montée, le corps reprend le dessus, il s’essouffle, il s’échauffe, il renâcle, les jambes ronchonnent, se plaignent et se traînent.  Dans la montée, on se recentre sur soi, sur le dedans de soi, sur la machine qui freine quand on aimerait tant se mettre à virevolter. Dans la montée, les yeux se rapprochent du sol, des racines et des feuilles. On ne voit plus qu’à peine un demi-mètre plus loin que le bout de ses pieds.

Mais quand on est en haut, une fois sur le plateau, là tout nous est offert, et offert autrement que quand on est en bas. La ville semble si petite qu’on revoit les jouets que l’on avait enfant, les maisons à construire en empilant des cubes et les petites autos qu’on déplace d’une main sale aux petits doigts potelés et qui glissent sur le pont au-dessus de la rivière faite de papier doré. Alors le coin des lèvres se relève tout seul d’un sourire attendri, et tout reprend sa place quand on constate que l’arbre, même tout nu en hiver, reste en toute majesté, le maître de nos mondes

Juliette Derimay, ses ouvrages et son site : https://www.les-enlivreurs.fr/

Publications : « Voyage en Irréel », avec le photographe Nicolas Orillard-Demaire (nod-photography.com), paru en septembre 2021 chez Spot Éditions et nombreuses participations à des ouvrages collectifs.

Poterie Sejnane Tunisie 2 Photo de Mokhtar El Amraoui  (1).jpg

Photographie, poterie Sejnane de Tunisie, et texte

"Corps en plurielles résurrections"

Mokhtar El Amraoui

 

Corps sépulture d'images dans les boyaux de l'indicible texte

des veines érigées en sculptures de désirs

sur la balançoire de l'insistance et de l'oubli

Corps faisant  de ses traces carapace épaisse

écorce pour se protéger en s'arbrisant pour ne pas être brisé

dans la jungle broyeuse d'élans de la ville

Reviennent ses froides nuits sombres 

En reflux dans l'écurie délabrée des ruminations

sous les yeux aux aguets des ombres

de tous ses entrelacs en lierres 

de ressacs  musicaux dansant 

autant de crépuscules que d'aubes

ses souvenances de corps toujours pluriel de rencontres façonnées

à l'écoute d'herbes enflammées de totems de je t'aime enfantant la calligraphie d’une mémoire 

qu'il  sème l'allumant en poignées de nuageuses cendres ressuscitées

que les mains en leur crissant croissant  automne  répandent

telles voyageuses fibres lyres de sang à lire

dans les alchimies du délire 

rails repeuplant de rires de fantômes les organes des tonitruantes orgues dressées

des chairs réveillées funambules sur les talus des seins assoiffés

sous les gesticulantes lumières de caresses lunaires

poinçonnant un ciel d'amour jadis partagé en jets d’étoiles

dans ses éjaculations printanières psalmodies en ce fut un temps d'envols 

de montantes sèves ascensions de vertigineux baisers pour fusions d'inextinguibles rives ivres

des membres fiers se croyant immortelle épopée jusqu'aux pores des  jubilants reliefs de saveurs d'amours noyées un jour

sous les talus des rides aux peaux desséchées de poupons poupées froissés par les questions désarçonnantes du cynique abîme 

Et l'on crie Mais où sont donc passées les fleurs et leurs jardins de bouquets offerts en brillantes glissades

gondolant sous les rires silencieux d'arbres complices qui nous apprennent de leurs troncs et écorces

les branches de résistance à nos bras errant dans les jungles aveugles de la ville  

errances qui voudraient s'arrimer aux fruits dans cette loterie des passages appelée vie

et puis le puits vide des échos traversant les perçant de leurs impitoyables flèches d'ouragans les naïves attentes mal réveillées d'un lit de titubants espoirs suppliant de ses pâles paumes aux stigmates entêtés un dernier parfum d’éternité

 

© Mokhtar El Amraoui Le 24 décembre 2023

Le poète-artiste Mokhtar El Amraoui est né  le 19 mai 1955 à Mateur, en Tunisie. Ses recueils :"Arpèges sur les ailes de mes ans", "Le souffle des ressacs" « Chante, aube, que dansent tes plumes ! » et « Dans le tumulte du labyrinthe ». Il s’inspire de la /sa vie, son imaginaire et la nature. 

pamelard.jpeg

Création picturale d'Anne-Marie Pamelard

Texte de Fabienne Savarit

"C’est beau la vie la ville la nuit !"

 

Au chant de la tsigane les cœurs magnifiques s’emportent.

Ils tournent, dansent et accrochent la lumière des lampadaires.

Dans les rues, le sable s’écoule de la mer.

Les chevelures brunes se soulèvent à la magie des étoiles, suivant le chant à travers les ruelles. C’est un ruisseau de beauté ondulant au vent qui poursuit les chanteuses, une onde légère sautillant sur les pavés, ricochant sous les porches ouverts. Django les regarde passer avant de suivre leur sillage sucré jusque sur la grande place. À bout de souffle il rêve, les mains dans les poches et le regard hypnotisé par les voix. Il ne voit pas, au loin, l’horizon s’obscurcir et l’orage menacer. Il rêve encore jusqu’à voir les pancartes se lever et s’agiter. Elles sont venues de la rue en face, de la rue derrière, de toutes les rues qui s’écoulent jusqu’à la place. Elles se sont multipliées et crient des mots, une liste d’exclamations, d’expressions, des mots de révolution. Le chant s’interrompt soudain. Les chevelures, en chignon se sont enroulées et acclament les violons s’affranchir des barrières de sécurité.

Fabienne Savarit a passé son enfance en région parisienne avant de s'installer à Toulouse il y a une vingtaine d'années. Elle inscrit l’écriture dans son quotidien à travers les ateliers d’écriture, les récits de voyages et l’observation de la vie. Elle se nourrit des couleurs du littoral de Charente-Maritime où elle a ses racines, laissant les histoires et les personnages l’emporter dans leurs sillages poétiques. Elle aime la douceur des mots et cheminer à la lisière du rêve.
Ernesto Trémolo, album jeunesse, éditions A2mimo, 2023
La Caravane du Vent, roman, éditions Auzas,2020

Récits dans les huit recueils collectifs des éditions Auzas, 2010 à 2023
En ligne : Instagram : @fabienne_savarit / Facebook : fabienne savarit
 https://a2mimo.fr/ernesto-tremolo/
https://www.autourdesauteurs.fr/fabienne-savarit/
https://edition-auzas.fr/produit/la-caravane-du-vent/


Anne-Marie Pamelard

Souvent je dévisage

des inconnu-e-s
Avec ma gouache et mes crayons de couleur je voyage sur leurs visages.
J'aime faire cohabiter les inattendus et composer des chimères.

En ligne : Instagram : @365zanne

poulpe neuf2.jpg.png

"Le corps libre dans la ville"

Texte sur composition photographique de Gaëlle Lavisse

Projet pédagogique "Dis petite"

Gaëlle Lavisse – Laurent Orsucci Auteurs-poétes

62129 Therouanne

 

Leur ouvrage : https://www.cultura.com/p-dis-petite-9782958249922.html

Gaëlle et Laurent animent des ateliers philosophiques, "Dis petite" en milieu scolaire, hospitalier... Le projet bénificie du Pass Culture. Ils interviennent dans toutes les régions de France. Compétences acquises et développées : Apprendre à respecter la liberté de penser - Construire et développer une culture générale (littéraire, scientifique, mathématique, cinématographique, philosophique, artistique, historique, universelle, culturelle) - Comprendre que la fiction aide à mieux comprendre le monde - Participer à des cercles de discussions - Déchiffrer, décrypter des énigmes comme une véritable chasse aux trésors - Chercher des réponses - Débattre en respectant des règles démocratiques - Echanger, confronter, questionner, justifier son point de vue - Participer à un débat, apporter d’autres manières d’argumenter - Distinguer les différents arguments rationnels ou d’autorité - Distinguer le virtuel du réel - Construire son opinion personnel – la remettre en question, la nuancer

Leur contact : Dispetite@gmail.com

P_20240105_184231.jpg

Création d'une artiste de Huelgoat (Finistère)

Ses beaux insectes en céramique ne sont pas signés,

enquête en cours...

Si jamais vous trouvez avant nous, merci de nous écrire.

Séduites par les couleurs, nous nous sommes procuré ce tableau

dans une petite galerie de la ville...

 

Texte de Fazia Raja

Heureusement que mon corps est un insecte aux antennes fluides

heureusement que je plie sous les yeux de la rue

les gouttes de béton n'atteignent pas mon visage

je rentre dans un train de marchandises

et j'y dors toute la nuit tout le corps replié dans le wagon des bruits

je suis la géante inutile

gorgée de souvenirs chauds et suaves

j'écris à la lumière de mon smartphone

parfois des amies m'invitent

à Essaouira je mange toujours si bien

en écoutant contre le mur j'évite les tempêtes de sable

sur un coin de canapé immense avec son toucher de tapis

j'écoute le sable et les confidences 

j'écoute le thé bouillant qu'on m'offre dans un petit verre

parlant parfois quand on me le demande

mais je dis pas la vie dans la rue mon matériau diffracté de sommeil

l'ennui parfois, vite à pétrir et briser comme une pâte à cuire

et en me regardant je me vois

je suis un étendard de liberté folle

où la ville me permet tout, toutes les frasques toutes les dérives

je chante dans les cafés et récolte des cafés

mon sourire est ce trait de plénitude pour tous

puisque la ville est remplie

et que j'y prends le droit d'être à moi-même

avec la musique en prime sur les oreilles 

Fazia Raja

denis petite filleplage273800580_1850939241961839_1376933944411164884_n.jpg

Photographie de Denis Pasquier

Texte de Pierre Cohen-Hadria

 

elle marchait décidée sur la plage

elle avançait à grands pas

les graviers criaient un peu elle avançait

elle avait à l’esprit quelque chose qu’elle n’aurait su dire

elle avançait décidée heureuse et forte

sa robe rouge rose au vent volait

elle aimait la vue de l’écume elle courait

elle voulait voir un peu plus loin

elle avançait marchait à grand pas

Courait presque pour atteindre elle ne savait pas quoi

Ni qui

Je suis là corps brûlant en ville

Et cette petite fille blonde

que je ne connais pas

Sur la plage capturée

Par mon ami

Qui aujourd’hui n’est plus

Piero Cohen-Hadria.

Blogueur impénitent (http://www.pendantleweekend.net/ collectif au départ), je soutiens des aventures participatives : je travaille avec des artistes écrivains : au sein du collectif L’Air Nu - https://www.lairnu.net/) (avec Anne Savelli Joachim Séné Mathilde Roux Christine Jeanney) où je défends, entre autres, un certain cinéma; au sein du collectif maison[s}témoin (http://www.maisonstemoin.fr/, (avec Christine Jeanney); j’ai beaucoup aimé travailler avec mon ami Denis Pasquier, photographe (https://denispasquier.com/fr/accueil) où il éditait ses ouvrages, auxquels j’ai collaboré par l’écrit (malheureusement, mon ami a disparu en décembre, le 18 de l’année 2022) – beaucoup d’autres encore, en commentaires, images, ou cinéma – parcours personnel sans doute (je suis aussi sociologue indépendant), mais avec les autres aussi, toujours 

P_20231031_165726.jpg
RENAUD_ville2.jpg

Texte et photographies

"La ville vue du tram"

Françoise RENAUD

"Gravée comme dans les images"

captée forgée___________initiée aux nuits déraisonnables, rugueuses et tourmentées

___________j’ai connu tes marges où rôde la marmaille jusqu’à pas d’heure, où tournent les voitures aux phares blanc ensorcelant à tourner virer comme ça et projetant des halos sur les murs aux inscriptions sauvages, brille le mouillé de l’asphalte et partout les flaques, tellement beau la nuit sur toi quand le ciel s’en mêle de ses averses et de ses bourrasques

_________________ je crie je danse j’exulte my body in the town je me cherche dans la transe comme tous les autres corps, je réclame un suspens, je dis que je voudrais tenir quelqu’un par la main danse & breathe with you tandis que tes murailles enserrent davantage la foule qui se tord dans des lieux avec de la musique, les mélancoliques qui fument des cigarettes, les affamés d’étoiles qui marchent le long du fleuve, les affalés les furieux déjà partis en live, la ville-réseau, ses mille visages __________ de toi je ne sais plus rien, intégrée pourtant dans le sang, gravée comme dans les images

Photos ©Françoise Renaud, la ville vue du tram, 2023

De nombreux ouvrages publiés depuis 1997 (roman, poésie, jeunesse, beau livre) et publications en revue. Biblio ici: 

https://www.francoiserenaud.com/bibliographie/bibliographie-complete/

fr@francoiserenaud.com

www.francoiserenaud.com

RENAUDf_ville1.jpg
415838013_912191883643892_2277804632481353697_n.jpg

Images captées de ses films, poème

de Gracia Bejjani

"je suis une comédie"

je suis une comédie

sérieuse comme la joie

présence d’emprunt

 

je ne fais pas semblant

j’écris et joue d’autres yeux

brouillons de personnages

je suis théâtre dépouillé

 

j’avance rompue, j’abrège

ma voix roule à terre

au plus proche

de la gravité

 

mes planches sont clivage — sans doute

paradoxe consenti :

mes coulisses sont publiques

je suis l’affaire des passants

peau de transparence maquillée

 

je suis la comédienne

visage solitaire

une simple invention

bouffonne | solennelle

 

je répète l’artifice

le temps circulaire, valse d’ossements

et toujours à distance : ma vitalité

 

je suis la danse des jambes séparées

mon corps quitte tout rôle et chute

l’emporte souffle

feu, léger

 

il s’agit de descendre, poussière et muscles

— à terre

et la fiction claque, pêle-mêle

l’envol, je suis un scénario improbable

 

l’acrobatie comme évitement

mon portrait masque

les bras, spasmes d’une étreinte manquée

 

reste l’instinct — implacable

me jeter sans poids

trembler, ne pas tomber

 

je suis comédie

grave comme le réel

l’incertitude des rues sans symbole

 

ma chorégraphie

coup de grâce pour de faux 

j’incarne vos cris — catharsis

 

rien

je triche

je suis musique | étourderie

 

je reviens comme scène (déjà vu)

gestes par fragments

 

rien, je bluffe

quand j’arrête

me heurte à la vie

 

toute limite est mobile

immensité de paume

caresse — l’abstraite, je suis une comédie

 

des mouvements comme phrases

rapt de langage visible

 

mon spectacle, paroles dégluties

je respire pour éloigner les mots

claquement de doigts

 

dans le désordre du vent

mes dents,

dialogue sans texte

 

Gracia Bejjani

J’ai quitté le Liban à 20 ans. Je n’ai jamais quitté. J’écris, je filme, photographie, écris. Programmée au Festival Extra Litteratube, à Beaubourg. Publiée par le Courrier International, la Plume Francophone, hors-sol, le site Ici Beyrouth… et dans diverses revues de poésie comme Décharge, Wam… • Site personnel https://graciabejjani.fr/ 

• Chaîne vidéo https://www.youtube.com/c/graciabejjani • Podcast : https://anchor.fm/gracia-bejjani

415788282_1054829872233059_4202392863609813371_n.jpg
GEL_P1000121.jpg

Texte et photographie "Gel"

Marie Berchoud

CODE AGONIE

[extrait d'un récit relatant la chute de mon frère enfant dans la folie puis la mort]

Nous existions tout et pas du tout. Presque pas, discrets, en douce. Je ne savais pas encore que la folie peut se saisir d’un être et pas de l’autre – nous étions là, et le soleil, la forêt la lune la pluie. Je ne savais rien encore de la haine, ampleur et rires et songes, cachée derrière la forêt de sapins sombres.

L’ampleur ? Paye-t-on ensuite et comment et quoi ? Mystère d’une vie. On ne pleurait jamais, ou alors j’ai oublié.

 À la place, il grattait la terre et pilonnait les colonnes de fourmis en marche. Je le regardais, lui. Les yeux des fourmis le voyaient aussi, en trois-cent-soixante degrés. Vu, il était vu. Pris, pas encore. On jouait à la vie. La mort."

Marie J. Berchoud : D'une enfance fracassée, que dire sinon que le salut est dans le partage? Le salut et la santé, comme en espagnol, salud !! Et voilà pourquoi j'écris, je joue, je partage. Derniers partagés : nouvelles dans la revue Labyrinthes. Nombreuses publications d'essais (recherche et littérature). Marie Berchoud est l'auteure du récit "Le Grand Cargo de la Lecture" (Ed. Le Roi Lire), et co-auteure de l'ouvrage "Ecritures et/en migrations" (Ed. Petra, Paris), notamment le chapitre "Exprimer la migration de ses parents, voies, voix et freins".

villes_en_voix_hb (1).jpg

Texte et photographie

Helena Barroso

 

Si je suis là, c’est comme un espoir encore. J’ai tourné le dos aux laideurs qui souillent l’autre côté de la ville, même si l’odeur des saccages remonte en moi jusqu’à la nausée des barbares. Il faut que j’oublie. Les enfants dorment à l’intérieur, leurs corps moites sur un lit frais de joncs et de feuilles de bananiers.  Toi, l’étrangère qui passe, peux-tu porter loin ma voix, la résignation et la tristesse inscrites dans mon regard ? Et aussi ce sourire qui unit un peuple meurtri ?  J’ai remis à neuf mon jardin de plantes et de fleurs, mis ma plus belle robe. J’attends que le temps tourne et embaume à nouveau le cœur. Un cœur qui bat très fort fait plus de bruit que le vent.

 

Helena Barroso

Je vis et travaille à Lisbonne, mais, à chaque fois que j’écris, c’est un ailleurs que je découvre. 

413380956_698671659067580_7314716588272823518_n.jpg

Peinture et texte

Jean-Luc Raharimanana

Aujourd'hui, alors que t'emporte le vide, tu as lu sur les vents qui déplacent les dunes. Perpétuel effacement de ce qui a été écrit. Tu as lu sur l'impossible fixation, t'efforçant de comprendre le moindre signe, le sillage d'un serpent des sables, l'étoile tombée d'un rêve récurrent.

Tu as traduit des milliers de signe sans en trahir un seul. Ou plutôt en le trahissant de mille manières. Mais cela revient au même. De ne rien trahir et d'interpréter de mille manières. Tu as pris du recul pour mieux décrypter et tu as vu le désert. Le désert de ce monde.

Jean-Luc RAHARIMANANA, extraits de « Parfois le vide », inédit, Noirlac, 2016. 

Romancier, essayiste et poète, Raharimanana est également auteur de pièces de théâtre, de contes musicaux et metteur en scène. Editeur, il codirige les éditions Project’îles avec le poète Nassuf Djailani.

Grand Prix Littéraire de Madagascar (ADEL), pour Rêves sous le linceul, éd.Serpent à plumes, 1998. Prix de la Poésie du Salon du Livre insulaire d’Ouessant, pour Les cauchemars du gecko, éd.Vents d’ailleurs, 2011. Il est lauréat du Prix Jacques Lacarrière, 2018, pour son roman Revenir, éd.Payot/Rivages. Son dernier ouvrage est paru chez Vents d’ailleurs, La Voix, le Loin, 100 poèmes, 2021.

Il fonde en 2014 la compagnie de théâtre SoaZara. Parmi ses créations, La Voix, le loin (2022), Rano rano (2016), Parfois le vide (2018), Soonoo (jeune public, 2021), Les contes de la Grande île (conte musical). Artiste multi-pluridisciplinaire, il a récemment créé l’installation La Voix, le Loin, 100 poèmes qui entremêle la poésie, la photographie, la vidéo, la sculpture et la musique (Musée de Bibracte, Centre d’Art et du Paysage de Vassivière 2021, Médiathèque de Bandrélé, 2022, Musée de la photographie de Madagascar, 2023). 

Il écrit pour le cinéma et collabore avec les réalisateurs Maéva Ranaivojaona et Georg Teller, pour le film Zaho Zay dont il a écrit la voix off, Prix Renaud Victor et Mention spéciale Georges de Beauregard International au FIDMarseille 2020 -  Prix Mehrwert à la Viennale 2020 – Festival International du Film de Vienne.

Il a co-écrit le film « L’île rouge » de Robin Campillo, 2023 (Grand Prix du Festival de Cannes en 2017)

Depuis 2004 jusqu’à aujourd’hui, il parraine et codirige le Festival Plumes d’Afrique (Indre et Loire, France) proposant spectacles, débats, conférences, expositions, concerts, cinéma, et projets scolaires autour des expressions littéraires et artistiques d’Afrique francophone.

holt4.jpg

Création photographique de Nathalie Holt

Poème de Domi Bergougnoux

Son corps de chair pétri d’argile

nage aux sources du feu

elle est un phare orange

dans la mer végétale

Elle est femme de cuivre dans la nuit urbaine

et son cœur d’or fondu

déverse sur les plaies

Liquides et humeurs, fluides lymphes et flots

Elle calme dans le bleu la folie des humains.

 

Domi Bergougnoux : "Dans la tempe du jour », Editions Alcyone, 2020. « Il faut apprendre à voler », livre d’artiste, peintures découpées de Jean-Denis Bonan, Editions Al Manar, 2020. « La craquelure », Editions Al Manar, 2021. « Au berceau de nos bras », (co-écrit avec Pat Ryckewaert) Editions Bleu d’Encre, 2022. « A tout ce qui lacère », Editions Le Coudrier, 2022.

Nathalie Holt : Scénographe de théâtre et d'opéra, Nathalie Holt vit dans le nord de Paris près d'une forêt. Elle a publié un recueil de nouvelles : "Ils tombaient".

http://www.lesarchivesduspectacle.net/?

IDX_Personne=2971

 

Les photographies qui suivent sont issues du film de la poétesse Milène Tournier, ainsi nous vous invitons à découvrir ses splendides vidéos-poèmes, notamment "Je marche", "J'ai rêvé cette nuit j'étais la nuit", "Alchimie, toutes les forces en présence et absence", "J'ai rêvé cette nuit j'étais la gardienne du paradis"... 

Sa chaîne youtube : https://www.youtube.com/@MileneTournier

Milène Tournier écrit des livres de théâtre, poésie, et des poèmes vidéos. Son dernier recueil (février 2023, Castor Astral) « Ce que m’a soufflé la ville », esquisse une écriture de la déambulation. 

M6.png

Images captées de ses vidéos-poèmes

"Je marche"

Milène Tournier

A noir e blanc i rouge u vert o bleu

J’ai créé le langage avec mon corps pendant vingt-cinq kilomètres aujourd’hui

Le langage, la maison qui existe pas

Et qu’on voit tous

Le langage l’immeuble enflammé

Le un par un des mots de l’enfance

Qui tombaient sur les choses

Le ciel avait des airs de jeune homme débraillé

Qui vient déjeuner chez sa mère

Où tout sent bon sent vieux et bon

Langage d’organiser bazar

Et mettre mêmes chaussures aux pieds différents

Des panneaux d’affichage de la gare avaient des paniers de baskets

Langage, un bail des baux des bonds aussi dans le désert

L’amour a disparu

Je marche je cherche

C’est un trou de verdure

Langage dire chaise dire oiseau être le point fixe du roulis

La corneille avait des airs acharnés

A qui je disais ma belle

Le langage a cette portée infinie de chiots qui font des chiots

Le visage un trait d’un seul trait que seul un psychopathe peut tracer

Des nuages avaient des airs de sacs de ciment

Le père Noël photographiait l’été les lèvres veulent quelque chose des pierres

La dame recopiait le dragon

Je marche ça sert à marcher

Langage la trace enthousiaste d’y écrire et d’y vivre

Je marche je veux jamais être piégée

D’y écrire et d’y vivre.

Milène Tournier

Sa chaîne youtube : https://www.youtube.com/@MileneTournier

M4.png
M3.png
M5.png
M2.png

Astrid Waliszek

"hot shot"

mon corps 

mon corps brûlant

brûlant dans la ville 

perdu entre des mondes

de mots absurdes répétés 

peurs susurrées

quand l'orage attendu

claque sur la ville

hot shot frémissant

quand la mer au loin

bleu sur bleu mange

les fleurs bleues aussi

qui poussent sur tes bras

 

Astrid Waliszek est l'auteure du roman "Topolina" chez Grasset.

Recueil de nouvelles et poèmes aux éditions Jacques Flament :

"A peine assez de mes bras", "Ombres nomades", "Les lucarnes de désir" ...

Photographie de Nathalie Holt, écrivaine, scénographe de théâtre et d'opéra.

holt3.jpg

Zohra Mrimi

Il y a le passé

comme un sanglier effaré qui charge

des châtaignes tombent je suis blessée

comme l'oiseau

préfère l'ombre, l'eau, les roses et toutes les formes qui éclosent

le jour éclôt même sur une tombe

Il est chaud

sur ton nom

l'amour est chaud comme le jour

quelqu'un tombe

mes mains ont le même nom

des roses

j'ai touché le monde exactement

comme l'écorce d'un arbre

Zohra Mrimi écrit des textes poétiques sur les réseaux,

son recueil "Le jour fait l'adieu"" aux éditions Z4

a fait l'objet d'un court-métrage musical

sur la chaîne YouTube des Villes en Voix.

P_20231031_165813.jpg
bottom of page