![P_20240101_150024.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_14a4e4d85aa648f7aa6f2a25a80e0868~mv2.jpg/v1/fill/w_569,h_569,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_14a4e4d85aa648f7aa6f2a25a80e0868~mv2.jpg)
« Cessez le feu »
Texte et photographie
Hamza et Rita
Je ne voudrais pas
qu’une bombe à diffraction retardée propulsée dans tous les corps des habitants viennent se loger dans mon visage, le déchire de haut en bas je ne voudrais pas, qu’elle démantèle mes joues mes os mes sourires, envoient sur les murs de la ville le stuc le marbre sur les pierres des milliards de petites gouttelettes qui seraient le mien de mon sang et le nôtre tout emmêlés propulsés à la vitesse du son sur les surfaces froides blanchies de peur je ne voudrais pas, qu’elles s’incrustent là
Même si elles devaient témoigner de notre ancienne promenade ici-bas à cet endroit, pour la beauté du témoignage conservé sur le vif, ces marques de vie laissées infinito dans la plaie éventrée des murs, y apposant leur chaleur de sang, de mamelle pétrie de sang
Je ne voudrais pas je ne voudrais pas
Je ne voudrais pas
Hamza et Rita sont étudiants à l'Université d'Evry.
![P_20231227_204154.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_27b61e4485754ed7be6b8441ba4448ba~mv2.jpg/v1/fill/w_400,h_400,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_27b61e4485754ed7be6b8441ba4448ba~mv2.jpg)
"L’orange dans ma bouche"
Texte et photographie de Fazia Raja
Longtemps j’ai gardé un quartier d’orange dans ma bouche, j’aime l’emprise de sa couleur agitata, furiosa contre mon palais. La chaleur électrique descend dans la gorge depuis le sol rempli de terre de racines d’orangers, sous les trottoirs court leur ramification d’odeurs et de saveur acide. J’aime broyer la fine peau blanche, décoller les élytres de l’insecte rond qui prend la forme de la langue, laisser doucement jusqu’à son extinction le jus sucré descendre dans le ventre, alors le corps marche et mange incessamment, prêt à décrocher l’écorce des rues, les grands quartiers de ville masurés entre les dents, tandis qu’elle goutte, la rivière interne du fruit mûr, goutte et remplit, fait grandir et rallonge la vie sur les trottoirs de la ville.
Fazia Raja est poète slameuse à Ouarzazate. Tient à la vie secrète pour pouvoir tout dire.
![P7254710 (3) - Copie.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_3296da41ec8644cd87b2ca7f2f9d052c~mv2.jpg/v1/fill/w_733,h_725,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_3296da41ec8644cd87b2ca7f2f9d052c~mv2.jpg)
Toile d'Isabelle Becker
Texte de Rebecca Armstrong
Corps chauds Corps vivants
existences respirations une
ville respire exhale flux et reflux
de Corps encore Corps entassés dans une
ville les uns contre les autres
au-dessus des autres avec les autres
Corps chaud réchauffe un autre Corps tant qu’il n’est pas mort une
ville tue les Corps ruelles ponts périphériques lacère
vomit les Corps les
éloigne indifférencie excrémente une
ville ment les Corps elle
statistique écart-type archive sonde
Corps chaud Corps rouge
Corps tous
rouges une
ville ne le sait pas qui trie
Corps
rouges dedans rouge pulsation rouges
Corps chauds Corps musique rouge tempo rouge une
ville froide nuit pâle noire lune blanche asphalte grise béton néons
Corps chaud rivière mouvement élan épaisseur une
densité une
ville périmètre cadastre infra réseau aplat logistique
Corps chaud ma main dans la tienne sienne nôtres nos mains nos paumes nos poings/
serrés nos combats nos fronts
plissés nos sourires nos éclats nos lumières nos bruissements nos courses
folles ma main dans la sienne tienne vôtres leurs nos mains nos bras accroche-toi
à mon bras une
ville n’est rien sans nos Corps chauds un jadis mirage conte une apocalypse désertion escroquerie/
sans nos Corps chauds
Rebecca Armstrong a publié UN DEUX TROIS aux éditions Christophe Chomant en 2023.
Isabelle Becker : En 2023, j'avais été sélectionnée avec 20 artistes plasticiens pour leTHĒM’ART#10, nommé SALON DIVERS:[ART_CONTEMPORAIN&SOCIETE]
Thème: « Le Mouvement». L'exposition s’est déroulée en février dans le Complexe Gérard Philipe à La Garde
Un Evènement qui fut suivi de la participation à deux Expositions Collectives :
En mars : Exposition d’Art Postal à la Galerie Topic (Saint-Raphaël)
En Juin : Exposition L’Art dans les Vignes à Eguilles (Bouches-du-Rhone)
Puis en Juillet : Une exposition en Duo avec le Sculpteur, J-Luck Matthew à la Galerie Maison Tholosan (Bandol)
![IMG_6420.JPG](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_c0e48307c44045c8a0a40bd78b005a0f~mv2.jpg/v1/fill/w_683,h_846,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_c0e48307c44045c8a0a40bd78b005a0f~mv2.jpg)
Texte et dessin sur feuille noire
Aline Recoura
Des graines plantées
sur plusieurs années
que faire quand quelques touffes apparaissent
et que rien d’autre ne sort de terre
Je ris seule je blague seule
j'attends des fleurs même petites
une liberté du sol
une liberté éloigne
des questions il y en a toujours
quel ennui les réponses
un repos aussi
Je me demande comment fait l’homme qui se lève
ou celui qui dort peu celui qui guide celui qui dirige
on doit le suivre il sait convaincre
il nourrit le manque d’initiative
il éteint les prises de position
celui qui conduit
Conduire
je ne conduis pas
dois-je être suiveuse
je n’ai pas beaucoup d’argent
dois-je être suiveuse
dois-je toujours dire merci
dois-je toujours être redevable
ce qui m'est offert sans que je l'ai choisi
je suis redevable
je dois dire merci
J’entends la voix tout à coup
pleuvoir sur l’appartement
Rien n’est à toi ici sauf ton slip quand il est sale
une mère un père
L’homme qui conduit la voiture
conduit la vie de sa femme de ses enfants
il décide de tout car il conduit
il décide les déplacements les organisations
car il conduit
il conduit alors il se repose à la maison
je conduis pas
alors tout est de ma faute
j’ai jamais voulu apprendre à conduire
j’ai peur
alors je me contente
à me contenter de ce que j’ai
puisque rien n’est à toi sauf
ce que j’ai c’est déjà bien
vouloir plus serait souffrir car
rien n’est à toi sauf
bloquer les rêves bloquer les choix
bloquer les décisions
toujours en deçà de ce que je voulais vraiment
rien n’est à toi ici sauf
Aline Recoura a publié de très nombreux recueils de poésie, elle propose des ateliers d’écriture partagés, prise de parole éducative et philo-art et mène des projets auprès de jeunes autour de l’écriture. Participe en temps qu’auteure au festival Gratte-monde en novembre 2022.. ). 2022 - 2024 rédactrice en chef de la revue Cabaret. Co-fondatrice avec Virginie Seba de la Scène ouverte de poésie Les Daronnes au café de la Mairie, St Sulpice. Publications : Banlieue Ville, La Lucarne des écrivains, 2020; Scènes d'école, Lys Bleu, 2021; Cardio Poèmes aux éditions du Petit Rameur, 2021
La cloche a sonné, Délit buissonnier numéro 6 de la revue Nouveaux Délits, 2022; Pichenettes dans les mots, éditions Gros Textes, 2022; Des jours et des bleus, La Lucarne des Écrivains en novembre 2022
Famille sur table, recueil écrit à quatre mains avec Virginie Séba, éditions L’Ire de l’Ours, avril 2023
Magasin de porcelaine, éditions Lunatique, févier 2024
![20231217_173012.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_fea14d5a72f54a6987b42237783352f8~mv2.jpg/v1/fill/w_695,h_927,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_fea14d5a72f54a6987b42237783352f8~mv2.jpg)
Photographie (Lima, Pérou, décembre 2023) et poème
Virginie Séba
Ma fille tu as les clés de ton destin
entre tes mains
Ma fille lève haut la tête
Ma fille déleste-toi de tes chaînes !
Dans la ville connue ou inconnue
ton passé peut se réécrire au présent
Les douleurs s'accrochent à ton crâne
Se débarrasser de ses miasmes
Gratter les croûtes ne suffiront pas
Ton corps a mal
Les mains les pieds se desquament
Les douleurs s'écrivent dans la chair
conjunto tes sœurs et ton frère
Les violences du passé
délétères persévèrent
Tu grattes la chair à vif
Le passé ronge et s'infiltre
Tes paumes tes semelles à vif
d'un feu continu se consument
Résurgence sporadique du mal
qui t'a construite
Tu réitères à ton tour ce mal
heurtant les liens aimés
conjunto sœurs et frère
Les peaux mortes grattées au sang
s'emmêlent dans ta tignasse
et tu rognes au sang le contour de tes doigts
Ne suffit pas de gratter
Ne suffit pas de ronger
Ne suffit pas de pleurer
Ne suffit pas de s'éloigner
Ne suffit pas d'attendre
Ne suffit pas de supplier
Ne suffit pas de malmener
Ne suffit pas de crier
Il faut ma fille prendre la clé
et rouvrir ton passé
Affronter les violences du système
dans lesquelles tu t'es construite
Rouvrir cette porte
et construire une ville nouvelle
Il suffit de jalouser
se sentir léser
Il suffit de critiquer
comparer juger !
Déverrouille les chaînes familiales
l'étau patriarcal
les soumissions à vif
Eradique le serpent en toi
et forge la clé de ta destinée
Tu en as le pouvoir
La clé prend là
Elle est à toi
Fais-toi puma
Devient condor
Ma fille, serre fort la clé de ton destin
Elle est entre tes mains !
Virginie Séba est poétesse performeuse, elle écrit, dit et crée des spectacles dont :
L'incroyable Sister Rosetta Tharpe, pionnière du rock'n roll qui se jouera à Avignon en juillet 2024
et Familles sur table co-écrit avec Aline Recoura.
Aux éditions Lunatique parution de son premier recueil : marche nage Vole début 2024.
En parallèle Virginie Séba co-anime avec Aline Recoura une scène mensuelle de poésie, les Daronnes, au Café de la mairie place St Sulpice à Paris. Pour en savoir plus : www.slamchante.fr
![photo-output.jpeg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_21f28c8f9f4b48eda903e73856e07c96~mv2.jpeg/v1/fill/w_805,h_805,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_21f28c8f9f4b48eda903e73856e07c96~mv2.jpeg)
Composition picturale et texte
"Le chaud du corps"
Catherine SERRE
Le chaud du corps tout au long d’une jambe une jambe à brûler brûlante dans le corps
Le chaud du corps tout au creux d’une jambe brûle seulement brûle nuit et jour ce qui brûle se propage et le feu enfle
Le chaud du corps autour des extrêmes au cœur des viandes à brûler en une ligne combustible corps livré
Corps à tremper d’eau chaude corps à raviver d’huile, corps à livrer aux mains, à chambouler les équilibres, à rendre folles les plus calmes, à réveiller les insomnies, à brûler les repères
Corps à brûler de combustion lente, de retour de feu, de bourrasques, d’accalmies passagères, corps de chair exposée, entre peau et brûlure
Corps en flamme et le reste à attendre, jambe réfractaire comme on dirait des briques à rendre une chaleur qui ne s’appartient plus le flux peu à peu se tarit reste les cendres d’une douleur fantôme
Catherine SERRE a publié "La maison de Mues" aux éditions L'Arbre à paroles,
Présentation sur le site de la Maison de la poésie :
https://www.maisondelapoesie.com/catalogue/la-maison-de-mues/
![prothèse de hanche.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_a94eceb8c0b54090b6606034f60c7770~mv2.jpg/v1/fill/w_524,h_685,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_a94eceb8c0b54090b6606034f60c7770~mv2.jpg)
Composition picturale et texte
"Ceci est mon corps"
Danièle Godard-Livet
T’as qu’un corps, Patate !
T’as qu’un corps pour toutes tes vies
Cherche pas, c’est comme ça !
T’y croyais pas, Neuneu !
tu le voyais multiforme
changeant avec tes envies
gras ou maigre, pâle ou bronzé, musclé ou pas,
mâle ou femelle ou les deux, Glorieux pour toujours
T’as qu’un corps pour tout faire, Biloute !
jouir, travailler, dormir
un seul et unique
pour te promener, admirer, sentir, entendre et voir
manger et rire, pleurer aussi et danser
T’y croyais pas, Freluquet !
tu le croyais réparable
à l’infini
prothésable, liftable, maléable, régénérable, musclable, détoxyfiable
transformable à volonté
Et puis on t’a dit
c’est fini
il n’y a rien à faire
vous allez devoir vivre avec ça
ses cassures, ses blessures, ses flétrissures
ses engelures, ses morsures, ses coupures
ses vomissures, ses chiures et ses raclures
Et le sport tu as dit, et la marche, et le jeûne , Grand dadet !
Et la résurrection des corps tu as dit, Fripouille !
Et la jeunesse éternelle tu as dit, Sacripan !
croyances, foutaise on t’a répondu
publicité, conspiration, mirages, saperlipopettes et billevesées
on t’a répété
On t’a même dit
vous n’avez plus que ça
un jour il s’arrêtera et tout disparaitra
Alors ça tu y tiens, Zigoto !
même s’il te fait bien chier parfois
tu n’as plus que ça
Déjà que ta tête part en couilles
Danièle Godard-Livet, auteure de nombreux recueils de nouvelles.
Retraitée cultivant désormais son jardin
conservant quelques engagements associatifs et bénévoles
espérant sans trop y croire des lendemains qui chantent
www.lesmotsjustes.org
https://amzn.to/1Sj69TX
Lissieu, le 27 août 2023
![VEVJanv2024Montee.jpeg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_bb79877727964989870b4b9fd8e4af9f~mv2.jpeg/v1/fill/w_768,h_512,al_c,lg_1,q_85,enc_auto/1fd85a_bb79877727964989870b4b9fd8e4af9f~mv2.jpeg)
Photographie et texte
"Dans la montée"
Juliette Derimay
Dans la montée, le corps reprend le dessus, il s’essouffle, il s’échauffe, il renâcle, les jambes ronchonnent, se plaignent et se traînent. Dans la montée, on se recentre sur soi, sur le dedans de soi, sur la machine qui freine quand on aimerait tant se mettre à virevolter. Dans la montée, les yeux se rapprochent du sol, des racines et des feuilles. On ne voit plus qu’à peine un demi-mètre plus loin que le bout de ses pieds.
Mais quand on est en haut, une fois sur le plateau, là tout nous est offert, et offert autrement que quand on est en bas. La ville semble si petite qu’on revoit les jouets que l’on avait enfant, les maisons à construire en empilant des cubes et les petites autos qu’on déplace d’une main sale aux petits doigts potelés et qui glissent sur le pont au-dessus de la rivière faite de papier doré. Alors le coin des lèvres se relève tout seul d’un sourire attendri, et tout reprend sa place quand on constate que l’arbre, même tout nu en hiver, reste en toute majesté, le maître de nos mondes
Juliette Derimay, ses ouvrages et son site : https://www.les-enlivreurs.fr/
Publications : « Voyage en Irréel », avec le photographe Nicolas Orillard-Demaire (nod-photography.com), paru en septembre 2021 chez Spot Éditions et nombreuses participations à des ouvrages collectifs.
![Poterie Sejnane Tunisie 2 Photo de Mokhtar El Amraoui (1).jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_052f62fea25d4f349054275c581a8b6a~mv2.jpg/v1/fill/w_960,h_571,al_c,q_85,enc_auto/1fd85a_052f62fea25d4f349054275c581a8b6a~mv2.jpg)
Photographie, poterie Sejnane de Tunisie, et texte
"Corps en plurielles résurrections"
Mokhtar El Amraoui
Corps sépulture d'images dans les boyaux de l'indicible texte
des veines érigées en sculptures de désirs
sur la balançoire de l'insistance et de l'oubli
Corps faisant de ses traces carapace épaisse
écorce pour se protéger en s'arbrisant pour ne pas être brisé
dans la jungle broyeuse d'élans de la ville
Reviennent ses froides nuits sombres
En reflux dans l'écurie délabrée des ruminations
sous les yeux aux aguets des ombres
de tous ses entrelacs en lierres
de ressacs musicaux dansant
autant de crépuscules que d'aubes
ses souvenances de corps toujours pluriel de rencontres façonnées
à l'écoute d'herbes enflammées de totems de je t'aime enfantant la calligraphie d’une mémoire
qu'il sème l'allumant en poignées de nuageuses cendres ressuscitées
que les mains en leur crissant croissant automne répandent
telles voyageuses fibres lyres de sang à lire
dans les alchimies du délire
rails repeuplant de rires de fantômes les organes des tonitruantes orgues dressées
des chairs réveillées funambules sur les talus des seins assoiffés
sous les gesticulantes lumières de caresses lunaires
poinçonnant un ciel d'amour jadis partagé en jets d’étoiles
dans ses éjaculations printanières psalmodies en ce fut un temps d'envols
de montantes sèves ascensions de vertigineux baisers pour fusions d'inextinguibles rives ivres
des membres fiers se croyant immortelle épopée jusqu'aux pores des jubilants reliefs de saveurs d'amours noyées un jour
sous les talus des rides aux peaux desséchées de poupons poupées froissés par les questions désarçonnantes du cynique abîme
Et l'on crie Mais où sont donc passées les fleurs et leurs jardins de bouquets offerts en brillantes glissades
gondolant sous les rires silencieux d'arbres complices qui nous apprennent de leurs troncs et écorces
les branches de résistance à nos bras errant dans les jungles aveugles de la ville
errances qui voudraient s'arrimer aux fruits dans cette loterie des passages appelée vie
et puis le puits vide des échos traversant les perçant de leurs impitoyables flèches d'ouragans les naïves attentes mal réveillées d'un lit de titubants espoirs suppliant de ses pâles paumes aux stigmates entêtés un dernier parfum d’éternité
© Mokhtar El Amraoui Le 24 décembre 2023
Le poète-artiste Mokhtar El Amraoui est né le 19 mai 1955 à Mateur, en Tunisie. Ses recueils :"Arpèges sur les ailes de mes ans", "Le souffle des ressacs" « Chante, aube, que dansent tes plumes ! » et « Dans le tumulte du labyrinthe ». Il s’inspire de la /sa vie, son imaginaire et la nature.
![pamelard.jpeg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_660cfbb744524f5392a0b024517535ec~mv2.jpeg/v1/fill/w_980,h_1509,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_660cfbb744524f5392a0b024517535ec~mv2.jpeg)
Création picturale d'Anne-Marie Pamelard
Texte de Fabienne Savarit
"C’est beau la vie la ville la nuit !"
Au chant de la tsigane les cœurs magnifiques s’emportent.
Ils tournent, dansent et accrochent la lumière des lampadaires.
Dans les rues, le sable s’écoule de la mer.
Les chevelures brunes se soulèvent à la magie des étoiles, suivant le chant à travers les ruelles. C’est un ruisseau de beauté ondulant au vent qui poursuit les chanteuses, une onde légère sautillant sur les pavés, ricochant sous les porches ouverts. Django les regarde passer avant de suivre leur sillage sucré jusque sur la grande place. À bout de souffle il rêve, les mains dans les poches et le regard hypnotisé par les voix. Il ne voit pas, au loin, l’horizon s’obscurcir et l’orage menacer. Il rêve encore jusqu’à voir les pancartes se lever et s’agiter. Elles sont venues de la rue en face, de la rue derrière, de toutes les rues qui s’écoulent jusqu’à la place. Elles se sont multipliées et crient des mots, une liste d’exclamations, d’expressions, des mots de révolution. Le chant s’interrompt soudain. Les chevelures, en chignon se sont enroulées et acclament les violons s’affranchir des barrières de sécurité.
Fabienne Savarit a passé son enfance en région parisienne avant de s'installer à Toulouse il y a une vingtaine d'années. Elle inscrit l’écriture dans son quotidien à travers les ateliers d’écriture, les récits de voyages et l’observation de la vie. Elle se nourrit des couleurs du littoral de Charente-Maritime où elle a ses racines, laissant les histoires et les personnages l’emporter dans leurs sillages poétiques. Elle aime la douceur des mots et cheminer à la lisière du rêve.
Ernesto Trémolo, album jeunesse, éditions A2mimo, 2023
La Caravane du Vent, roman, éditions Auzas,2020
Récits dans les huit recueils collectifs des éditions Auzas, 2010 à 2023
En ligne : Instagram : @fabienne_savarit / Facebook : fabienne savarit
https://a2mimo.fr/ernesto-tremolo/
https://www.autourdesauteurs.fr/fabienne-savarit/
https://edition-auzas.fr/produit/la-caravane-du-vent/
Anne-Marie Pamelard
Souvent je dévisage
des inconnu-e-s
Avec ma gouache et mes crayons de couleur je voyage sur leurs visages.
J'aime faire cohabiter les inattendus et composer des chimères.
En ligne : Instagram : @365zanne
![poulpe neuf2.jpg.png](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_8003b95e4deb40008903c1f432c51fc0~mv2.png/v1/fill/w_980,h_799,al_c,q_90,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_8003b95e4deb40008903c1f432c51fc0~mv2.png)
"Le corps libre dans la ville"
Texte sur composition photographique de Gaëlle Lavisse
Projet pédagogique "Dis petite"
Gaëlle Lavisse – Laurent Orsucci Auteurs-poétes
62129 Therouanne
Leur ouvrage : https://www.cultura.com/p-dis-petite-9782958249922.html
Gaëlle et Laurent animent des ateliers philosophiques, "Dis petite" en milieu scolaire, hospitalier... Le projet bénificie du Pass Culture. Ils interviennent dans toutes les régions de France. Compétences acquises et développées : Apprendre à respecter la liberté de penser - Construire et développer une culture générale (littéraire, scientifique, mathématique, cinématographique, philosophique, artistique, historique, universelle, culturelle) - Comprendre que la fiction aide à mieux comprendre le monde - Participer à des cercles de discussions - Déchiffrer, décrypter des énigmes comme une véritable chasse aux trésors - Chercher des réponses - Débattre en respectant des règles démocratiques - Echanger, confronter, questionner, justifier son point de vue - Participer à un débat, apporter d’autres manières d’argumenter - Distinguer les différents arguments rationnels ou d’autorité - Distinguer le virtuel du réel - Construire son opinion personnel – la remettre en question, la nuancer
Leur contact : Dispetite@gmail.com
![P_20240105_184231.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_f48e848ec85749a6af6693b0ce734a8f~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_980,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_f48e848ec85749a6af6693b0ce734a8f~mv2.jpg)
Création d'une artiste de Huelgoat (Finistère)
Ses beaux insectes en céramique ne sont pas signés,
enquête en cours...
Si jamais vous trouvez avant nous, merci de nous écrire.
Séduites par les couleurs, nous nous sommes procuré ce tableau
dans une petite galerie de la ville...
Texte de Fazia Raja
Heureusement que mon corps est un insecte aux antennes fluides
heureusement que je plie sous les yeux de la rue
les gouttes de béton n'atteignent pas mon visage
je rentre dans un train de marchandises
et j'y dors toute la nuit tout le corps replié dans le wagon des bruits
je suis la géante inutile
gorgée de souvenirs chauds et suaves
j'écris à la lumière de mon smartphone
parfois des amies m'invitent
à Essaouira je mange toujours si bien
en écoutant contre le mur j'évite les tempêtes de sable
sur un coin de canapé immense avec son toucher de tapis
j'écoute le sable et les confidences
j'écoute le thé bouillant qu'on m'offre dans un petit verre
parlant parfois quand on me le demande
mais je dis pas la vie dans la rue mon matériau diffracté de sommeil
l'ennui parfois, vite à pétrir et briser comme une pâte à cuire
et en me regardant je me vois
je suis un étendard de liberté folle
où la ville me permet tout, toutes les frasques toutes les dérives
je chante dans les cafés et récolte des cafés
mon sourire est ce trait de plénitude pour tous
puisque la ville est remplie
et que j'y prends le droit d'être à moi-même
avec la musique en prime sur les oreilles
Fazia Raja
![denis petite filleplage273800580_1850939241961839_1376933944411164884_n.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_e15f988a3006497ba8157aec2f789266~mv2.jpg/v1/fill/w_788,h_787,al_c,q_85,enc_auto/1fd85a_e15f988a3006497ba8157aec2f789266~mv2.jpg)
Photographie de Denis Pasquier
Texte de Pierre Cohen-Hadria
elle marchait décidée sur la plage
elle avançait à grands pas
les graviers criaient un peu elle avançait
elle avait à l’esprit quelque chose qu’elle n’aurait su dire
elle avançait décidée heureuse et forte
sa robe rouge rose au vent volait
elle aimait la vue de l’écume elle courait
elle voulait voir un peu plus loin
elle avançait marchait à grand pas
Courait presque pour atteindre elle ne savait pas quoi
Ni qui
Je suis là corps brûlant en ville
Et cette petite fille blonde
que je ne connais pas
Sur la plage capturée
Par mon ami
Qui aujourd’hui n’est plus
Piero Cohen-Hadria.
Blogueur impénitent (http://www.pendantleweekend.net/ collectif au départ), je soutiens des aventures participatives : je travaille avec des artistes écrivains : au sein du collectif L’Air Nu - https://www.lairnu.net/) (avec Anne Savelli Joachim Séné Mathilde Roux Christine Jeanney) où je défends, entre autres, un certain cinéma; au sein du collectif maison[s}témoin (http://www.maisonstemoin.fr/, (avec Christine Jeanney); j’ai beaucoup aimé travailler avec mon ami Denis Pasquier, photographe (https://denispasquier.com/fr/accueil) où il éditait ses ouvrages, auxquels j’ai collaboré par l’écrit (malheureusement, mon ami a disparu en décembre, le 18 de l’année 2022) – beaucoup d’autres encore, en commentaires, images, ou cinéma – parcours personnel sans doute (je suis aussi sociologue indépendant), mais avec les autres aussi, toujours
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![RENAUD_ville2.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_ba2f8b55189b4fb780e5accc36c3e87c~mv2.jpg/v1/fill/w_871,h_653,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_ba2f8b55189b4fb780e5accc36c3e87c~mv2.jpg)
Texte et photographies
"La ville vue du tram"
Françoise RENAUD
"Gravée comme dans les images"
captée forgée___________initiée aux nuits déraisonnables, rugueuses et tourmentées
___________j’ai connu tes marges où rôde la marmaille jusqu’à pas d’heure, où tournent les voitures aux phares blanc ensorcelant à tourner virer comme ça et projetant des halos sur les murs aux inscriptions sauvages, brille le mouillé de l’asphalte et partout les flaques, tellement beau la nuit sur toi quand le ciel s’en mêle de ses averses et de ses bourrasques
_________________ je crie je danse j’exulte my body in the town je me cherche dans la transe comme tous les autres corps, je réclame un suspens, je dis que je voudrais tenir quelqu’un par la main danse & breathe with you tandis que tes murailles enserrent davantage la foule qui se tord dans des lieux avec de la musique, les mélancoliques qui fument des cigarettes, les affamés d’étoiles qui marchent le long du fleuve, les affalés les furieux déjà partis en live, la ville-réseau, ses mille visages __________ de toi je ne sais plus rien, intégrée pourtant dans le sang, gravée comme dans les images
Photos ©Françoise Renaud, la ville vue du tram, 2023
De nombreux ouvrages publiés depuis 1997 (roman, poésie, jeunesse, beau livre) et publications en revue. Biblio ici:
https://www.francoiserenaud.com/bibliographie/bibliographie-complete/
![RENAUDf_ville1.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_19022e35666a4663b247ae9ffb5b3ae8~mv2.jpg/v1/fill/w_715,h_536,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_19022e35666a4663b247ae9ffb5b3ae8~mv2.jpg)
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Images captées de ses films, poème
de Gracia Bejjani
"je suis une comédie"
je suis une comédie
sérieuse comme la joie
présence d’emprunt
je ne fais pas semblant
j’écris et joue d’autres yeux
brouillons de personnages
je suis théâtre dépouillé
j’avance rompue, j’abrège
ma voix roule à terre
au plus proche
de la gravité
mes planches sont clivage — sans doute
paradoxe consenti :
mes coulisses sont publiques
je suis l’affaire des passants
peau de transparence maquillée
je suis la comédienne
visage solitaire
une simple invention
bouffonne | solennelle
je répète l’artifice
le temps circulaire, valse d’ossements
et toujours à distance : ma vitalité
je suis la danse des jambes séparées
mon corps quitte tout rôle et chute
l’emporte souffle
feu, léger
il s’agit de descendre, poussière et muscles
— à terre
et la fiction claque, pêle-mêle
l’envol, je suis un scénario improbable
l’acrobatie comme évitement
mon portrait masque
les bras, spasmes d’une étreinte manquée
reste l’instinct — implacable
me jeter sans poids
trembler, ne pas tomber
je suis comédie
grave comme le réel
l’incertitude des rues sans symbole
ma chorégraphie
coup de grâce pour de faux
j’incarne vos cris — catharsis
rien
je triche
je suis musique | étourderie
je reviens comme scène (déjà vu)
gestes par fragments
rien, je bluffe
quand j’arrête
me heurte à la vie
toute limite est mobile
immensité de paume
caresse — l’abstraite, je suis une comédie
des mouvements comme phrases
rapt de langage visible
mon spectacle, paroles dégluties
je respire pour éloigner les mots
claquement de doigts
dans le désordre du vent
mes dents,
dialogue sans texte
Gracia Bejjani
J’ai quitté le Liban à 20 ans. Je n’ai jamais quitté. J’écris, je filme, photographie, écris. Programmée au Festival Extra Litteratube, à Beaubourg. Publiée par le Courrier International, la Plume Francophone, hors-sol, le site Ici Beyrouth… et dans diverses revues de poésie comme Décharge, Wam… • Site personnel https://graciabejjani.fr/
• Chaîne vidéo https://www.youtube.com/c/graciabejjani • Podcast : https://anchor.fm/gracia-bejjani
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![GEL_P1000121.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_265a506b184d4ddda12601ccfa1487f9~mv2.jpg/v1/fill/w_764,h_573,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_265a506b184d4ddda12601ccfa1487f9~mv2.jpg)
Texte et photographie "Gel"
Marie Berchoud
CODE AGONIE
[extrait d'un récit relatant la chute de mon frère enfant dans la folie puis la mort]
Nous existions tout et pas du tout. Presque pas, discrets, en douce. Je ne savais pas encore que la folie peut se saisir d’un être et pas de l’autre – nous étions là, et le soleil, la forêt la lune la pluie. Je ne savais rien encore de la haine, ampleur et rires et songes, cachée derrière la forêt de sapins sombres.
L’ampleur ? Paye-t-on ensuite et comment et quoi ? Mystère d’une vie. On ne pleurait jamais, ou alors j’ai oublié.
À la place, il grattait la terre et pilonnait les colonnes de fourmis en marche. Je le regardais, lui. Les yeux des fourmis le voyaient aussi, en trois-cent-soixante degrés. Vu, il était vu. Pris, pas encore. On jouait à la vie. La mort."
Marie J. Berchoud : D'une enfance fracassée, que dire sinon que le salut est dans le partage? Le salut et la santé, comme en espagnol, salud !! Et voilà pourquoi j'écris, je joue, je partage. Derniers partagés : nouvelles dans la revue Labyrinthes. Nombreuses publications d'essais (recherche et littérature). Marie Berchoud est l'auteure du récit "Le Grand Cargo de la Lecture" (Ed. Le Roi Lire), et co-auteure de l'ouvrage "Ecritures et/en migrations" (Ed. Petra, Paris), notamment le chapitre "Exprimer la migration de ses parents, voies, voix et freins".
![villes_en_voix_hb (1).jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_7183734e51d64f87b856258b7571018e~mv2.jpg/v1/fill/w_819,h_539,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_7183734e51d64f87b856258b7571018e~mv2.jpg)
Texte et photographie
Helena Barroso
Si je suis là, c’est comme un espoir encore. J’ai tourné le dos aux laideurs qui souillent l’autre côté de la ville, même si l’odeur des saccages remonte en moi jusqu’à la nausée des barbares. Il faut que j’oublie. Les enfants dorment à l’intérieur, leurs corps moites sur un lit frais de joncs et de feuilles de bananiers. Toi, l’étrangère qui passe, peux-tu porter loin ma voix, la résignation et la tristesse inscrites dans mon regard ? Et aussi ce sourire qui unit un peuple meurtri ? J’ai remis à neuf mon jardin de plantes et de fleurs, mis ma plus belle robe. J’attends que le temps tourne et embaume à nouveau le cœur. Un cœur qui bat très fort fait plus de bruit que le vent.
Helena Barroso
Je vis et travaille à Lisbonne, mais, à chaque fois que j’écris, c’est un ailleurs que je découvre.
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Peinture et texte
Jean-Luc Raharimanana
Aujourd'hui, alors que t'emporte le vide, tu as lu sur les vents qui déplacent les dunes. Perpétuel effacement de ce qui a été écrit. Tu as lu sur l'impossible fixation, t'efforçant de comprendre le moindre signe, le sillage d'un serpent des sables, l'étoile tombée d'un rêve récurrent.
Tu as traduit des milliers de signe sans en trahir un seul. Ou plutôt en le trahissant de mille manières. Mais cela revient au même. De ne rien trahir et d'interpréter de mille manières. Tu as pris du recul pour mieux décrypter et tu as vu le désert. Le désert de ce monde.
Jean-Luc RAHARIMANANA, extraits de « Parfois le vide », inédit, Noirlac, 2016.
Romancier, essayiste et poète, Raharimanana est également auteur de pièces de théâtre, de contes musicaux et metteur en scène. Editeur, il codirige les éditions Project’îles avec le poète Nassuf Djailani.
Grand Prix Littéraire de Madagascar (ADEL), pour Rêves sous le linceul, éd.Serpent à plumes, 1998. Prix de la Poésie du Salon du Livre insulaire d’Ouessant, pour Les cauchemars du gecko, éd.Vents d’ailleurs, 2011. Il est lauréat du Prix Jacques Lacarrière, 2018, pour son roman Revenir, éd.Payot/Rivages. Son dernier ouvrage est paru chez Vents d’ailleurs, La Voix, le Loin, 100 poèmes, 2021.
Il fonde en 2014 la compagnie de théâtre SoaZara. Parmi ses créations, La Voix, le loin (2022), Rano rano (2016), Parfois le vide (2018), Soonoo (jeune public, 2021), Les contes de la Grande île (conte musical). Artiste multi-pluridisciplinaire, il a récemment créé l’installation La Voix, le Loin, 100 poèmes qui entremêle la poésie, la photographie, la vidéo, la sculpture et la musique (Musée de Bibracte, Centre d’Art et du Paysage de Vassivière 2021, Médiathèque de Bandrélé, 2022, Musée de la photographie de Madagascar, 2023).
Il écrit pour le cinéma et collabore avec les réalisateurs Maéva Ranaivojaona et Georg Teller, pour le film Zaho Zay dont il a écrit la voix off, Prix Renaud Victor et Mention spéciale Georges de Beauregard International au FIDMarseille 2020 - Prix Mehrwert à la Viennale 2020 – Festival International du Film de Vienne.
Il a co-écrit le film « L’île rouge » de Robin Campillo, 2023 (Grand Prix du Festival de Cannes en 2017)
Depuis 2004 jusqu’à aujourd’hui, il parraine et codirige le Festival Plumes d’Afrique (Indre et Loire, France) proposant spectacles, débats, conférences, expositions, concerts, cinéma, et projets scolaires autour des expressions littéraires et artistiques d’Afrique francophone.
![holt4.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_b077acc6d07f4c0a9d8d8e04c16fcd6c~mv2.jpg/v1/fill/w_431,h_574,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_b077acc6d07f4c0a9d8d8e04c16fcd6c~mv2.jpg)
Création photographique de Nathalie Holt
Poème de Domi Bergougnoux
Son corps de chair pétri d’argile
nage aux sources du feu
elle est un phare orange
dans la mer végétale
Elle est femme de cuivre dans la nuit urbaine
et son cœur d’or fondu
déverse sur les plaies
Liquides et humeurs, fluides lymphes et flots
Elle calme dans le bleu la folie des humains.
Domi Bergougnoux : "Dans la tempe du jour », Editions Alcyone, 2020. « Il faut apprendre à voler », livre d’artiste, peintures découpées de Jean-Denis Bonan, Editions Al Manar, 2020. « La craquelure », Editions Al Manar, 2021. « Au berceau de nos bras », (co-écrit avec Pat Ryckewaert) Editions Bleu d’Encre, 2022. « A tout ce qui lacère », Editions Le Coudrier, 2022.
Nathalie Holt : Scénographe de théâtre et d'opéra, Nathalie Holt vit dans le nord de Paris près d'une forêt. Elle a publié un recueil de nouvelles : "Ils tombaient".
http://www.lesarchivesduspectacle.net/?
Les photographies qui suivent sont issues du film de la poétesse Milène Tournier, ainsi nous vous invitons à découvrir ses splendides vidéos-poèmes, notamment "Je marche", "J'ai rêvé cette nuit j'étais la nuit", "Alchimie, toutes les forces en présence et absence", "J'ai rêvé cette nuit j'étais la gardienne du paradis"...
Sa chaîne youtube : https://www.youtube.com/@MileneTournier
Milène Tournier écrit des livres de théâtre, poésie, et des poèmes vidéos. Son dernier recueil (février 2023, Castor Astral) « Ce que m’a soufflé la ville », esquisse une écriture de la déambulation.
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Images captées de ses vidéos-poèmes
"Je marche"
Milène Tournier
A noir e blanc i rouge u vert o bleu
J’ai créé le langage avec mon corps pendant vingt-cinq kilomètres aujourd’hui
Le langage, la maison qui existe pas
Et qu’on voit tous
Le langage l’immeuble enflammé
Le un par un des mots de l’enfance
Qui tombaient sur les choses
Le ciel avait des airs de jeune homme débraillé
Qui vient déjeuner chez sa mère
Où tout sent bon sent vieux et bon
Langage d’organiser bazar
Et mettre mêmes chaussures aux pieds différents
Des panneaux d’affichage de la gare avaient des paniers de baskets
Langage, un bail des baux des bonds aussi dans le désert
L’amour a disparu
Je marche je cherche
C’est un trou de verdure
Langage dire chaise dire oiseau être le point fixe du roulis
La corneille avait des airs acharnés
A qui je disais ma belle
Le langage a cette portée infinie de chiots qui font des chiots
Le visage un trait d’un seul trait que seul un psychopathe peut tracer
Des nuages avaient des airs de sacs de ciment
Le père Noël photographiait l’été les lèvres veulent quelque chose des pierres
La dame recopiait le dragon
Je marche ça sert à marcher
Langage la trace enthousiaste d’y écrire et d’y vivre
Je marche je veux jamais être piégée
D’y écrire et d’y vivre.
Milène Tournier
Sa chaîne youtube : https://www.youtube.com/@MileneTournier
![M4.png](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_984006d91b1d4fa683cfa76799904643~mv2.png/v1/fill/w_864,h_486,al_c,q_90,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_984006d91b1d4fa683cfa76799904643~mv2.png)
![M3.png](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_03055db2ab584155a17025ed092b357f~mv2.png/v1/fill/w_896,h_504,al_c,q_90,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_03055db2ab584155a17025ed092b357f~mv2.png)
![M5.png](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_8f534b0018ef49fa995f99be6791624c~mv2.png/v1/fill/w_962,h_541,al_c,q_90,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_8f534b0018ef49fa995f99be6791624c~mv2.png)
![M2.png](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_763483922672416394a781944e61558c~mv2.png/v1/fill/w_711,h_400,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_763483922672416394a781944e61558c~mv2.png)
Astrid Waliszek
"hot shot"
mon corps
mon corps brûlant
brûlant dans la ville
perdu entre des mondes
de mots absurdes répétés
peurs susurrées
quand l'orage attendu
claque sur la ville
hot shot frémissant
quand la mer au loin
bleu sur bleu mange
les fleurs bleues aussi
qui poussent sur tes bras
Astrid Waliszek est l'auteure du roman "Topolina" chez Grasset.
Recueil de nouvelles et poèmes aux éditions Jacques Flament :
"A peine assez de mes bras", "Ombres nomades", "Les lucarnes de désir" ...
Photographie de Nathalie Holt, écrivaine, scénographe de théâtre et d'opéra.
![holt3.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_fdfc61b8c5784dd2b0954fdc7ad41fa2~mv2.jpg/v1/fill/w_461,h_576,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_fdfc61b8c5784dd2b0954fdc7ad41fa2~mv2.jpg)
Zohra Mrimi
Il y a le passé
comme un sanglier effaré qui charge
des châtaignes tombent je suis blessée
comme l'oiseau
préfère l'ombre, l'eau, les roses et toutes les formes qui éclosent
le jour éclôt même sur une tombe
Il est chaud
sur ton nom
l'amour est chaud comme le jour
quelqu'un tombe
mes mains ont le même nom
des roses
j'ai touché le monde exactement
comme l'écorce d'un arbre
Zohra Mrimi écrit des textes poétiques sur les réseaux,
son recueil "Le jour fait l'adieu"" aux éditions Z4
a fait l'objet d'un court-métrage musical
sur la chaîne YouTube des Villes en Voix.
![P_20231031_165813.jpg](https://static.wixstatic.com/media/1fd85a_6a7a8afa63824e2989c97b181f4bdc79~mv2.jpg/v1/fill/w_931,h_931,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/1fd85a_6a7a8afa63824e2989c97b181f4bdc79~mv2.jpg)