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Al ōham īa
Pā rla nōr
Nūham anōr
Bēhem onía

« Oud lākla
Mem lākla
Erem lāklaor !»

Je marche vers l’olivier
Il murmure dans le jour
L’étoile enfantée
À ses racines

« Chante la Vie
Étreins la Vie
Tu seras Vivant ! »

Véronika Viviane


Voici deux photos prises de ce magnifique olivier aujourd’hui en marchant autour de chez moi...

Pour Dany Laferrière

Texte en créole haïtien

de Faye Faye

Agrandi agrandi syèl mwen an

Refize ou tout bagay

Poukisa ou mande m '?

Paske li fini: mwen vle matche ak tout bagay

Epi mete ajenou devan kado yo chak maten

kriye zwazo yo

ak pyebwa jeyan

sa pa fè pè okenn moun.

Mwen pa vle touye tèt mwen pou ou ankò.

Agrandir agrandir mon ciel

Te refuser tout

Pourquoi, tu me demandes ?

Parce que c'est fini : je veux m'accorder tout

Et me mettre à genoux devant les petits dons de chaque matin

des oiseaux pleureurs

et des arbres géants

qui n'épouvantent personne.

Je ne veux plus me tuer pour toi.

Poème de Faye Faye.

Olivier photographié par Véronika Viviane.

Photographie de Serge TEIXEIRA

Texte de Hasna BENGANA

Doudou
Ma vie est si douce
Passer un moment
Avec toi, encore une fois
Popole est si folle
Des fois je me dis si je ne t’avais pas rencontré
Et bien je serai attachée
Ah quoi bon?!
Doudou je vais te parler
Bonjou! Sa ou fé?
Sa ka maché doudou
Mwen pale créole martiniquais
Konsa ou ka fèmen
Blesi mwen yo , kromét anpli tigason
Nan mond sa a
Hbibti hayati ma vie sans toi ne parle pas
Au contraire il chante 1 2 3 viva l’Algérie
Drapeau sur les épaules !

 

Hasna Bengana

Toile d'Edvard MUNCH

Texte de Larissa DIB

 

 

Vivre

 

 

Il revient parfois à la mémoire du corps

un sursaut d’angoisse, pic de contorsion aigue

Rejoint par l’effluve d’un mal-être

Agacé de lui-même, sans oubli sans recul

D’où ça vient c’sentiment de ne pas être vu au bon endroit

De ne pas avoir su garder la retenue nécessaire

Retenue dignité distance ombre

Vitales

Car seule l’ombre est courage reprisé

Ne pas dire l’impression le doute l’injustice le fracas

Ramasser la colère et la brutalité de l’autre

Et les garder endormies ombres

comme une boule sous l’oreiller

Parce que l’art de vivre

Aujourd’hui

Est l’art de retenir

 

Larissa Dib

Photographie flamboyante de Luxor en Egypte

Texte de Penda BORS

As the stone’s shadow draw himself 

Into the infinity dance of waves 

At the edge of a thin linen sand 

She tells the stories of this land  

Stories which we can’t believe 

Now gone into the steam 

She sings praises about lives 

And wake up every wives

Change the twilight to queens 

Make the planets swing 

Spread away the evils  

L’ombre de la pierre se dessine

Sur les vagues infinies qui se profilent

Au large d’un sable fin à la texture de Lin

Elles racontent des histoires

Auxquelles on ne peut croire

Elle chante les louanges d’une vie

Qui aujourd’hui est partie

Réveille les âmes des femmes

Déguise le soir en grande dame

Fait valser les planètes

Écarte le mal des êtres

Penda Bors

Toile de Thérèse CIGNA

Texte de Marie BERCHOUD

 

Pavots

Graine d'ho

Rizon

Pas la zon'

L'Orient le soir,

L'espoir

En coeurs bleutés

Loin là au pré

De nos amours

Et toujours

la découverte

A perte

Ou pas

Nos pas

Vers toi

L'autre, là.

Toile de Charlotte MASSIP

Détails des premiers copeaux de "Fishman"

Texte de Milène TOURNIER 

La raie poumonade a harponné

Leur couronne basse 

Aux statues sous marines

Des certains dieux plus grands que le ciel

L’arrête vide chaque tête

Mais déjà s’accélèrent,

Plus teigneuses repousses,

Dans les tombes intercostales et raclées,

Les grimpes envenimées des vives -

Dehors dans le ciel

Le nez a penché

Le visage et la mer

Comme on programme un cap

Pour l’adresser à 

Quelques Neptunes solaires  

Et qu’une fois encore

L’univers torpille

Son immobile gravure.

Milène Tournier

auteure du recueil "Poèmes d'époque", Ed. Polder 184.

Toile de David HOCKNEY

A 83 ans, David Hockney réalise son oeuvre printanière avec son iPad en Normandie, pendant le confinement !

Texte de Samia BEN SABER

"Balade vers l’essentiel..."

Affolement et interrogations,
Reflets du temps présent.
Branches aux diverses destinations,
Mimant la vie et nos interactions 
Limitées : l’esquisse d’un monde sommeillant.
Home Sweet Home : stay safe in your zone.
خليك فدارك
حافظ على صحتك

Isolement, confinement ou encore retraite ;
Ainsi appelle-t-on notre escampette,
Spirituelle, créative ou en famille,
Feed your soul ;
On se ressource, et l’essentiel rejaillit, 
Telle cette cabane, le temps est suspendu,
الحاضر لك : il ne fuit plus. 

Gravir l’échelle et apparaître aux fenêtres,
The little window where the sun comes visit me,
#WeApplaud
- Tous à l’unisson pour reconnaître
Les héros de la nation, la bravoure plurielle,
Celle des soignants, commerçants, livreurs et éboueurs,
Frétillant de vie - dans le nuage, un arc-en-ciel,
Et l’espoir enraciné dans nos cœurs.
الزهور والطيور
Place au rêve bleu et à la vie en rose !

Toile d'Edvard MUNCH "Vers la forêt"

Texte de Sharon 

"Bien plus qu'une secte tu m'as atteint"

Poème issu du recueil inédit "Hope Diary"

 

1.1

 

Je suis hors cadre selon le cinéaste

Dans les choux en témoignent les pauvres âmes

Et comme un bohémien je n'ai besoin

Que de ton sourire et de ton rire

C'est l’unique secte dans laquelle je suis

La seule quête qui me fait tenir

 

 

1.2

 

Elle est joie dans les pleurs

Elle s’éteint face aux clartés superflues, ravive les rues inanimées

Au contact des autres, se rallument leurs cœurs anesthésiés

Elle est sourire, rire et tristesse

Avenir, présent et mort subite

Elle est plusieurs, elle est nombreuse

 

Elle est paradoxale

"La Musique", détail de la toile de MATISSE

Texte de Gaëlle GODART

en arménien, puis en version originale

La musique des battements de mon coeur en écho de mes chuchotements amoureux

«Ես ուզում եմ, որ երջանիկ լինեմ» Իմ սիրո երաժշտությունը շշնջում է վարագույրը և բացահայտում իմ գաղտնիքների ձայնը, այն փոքր ճշմարտությունները, որոնք միայն դուք գիտեք:

Mer handipumits’ i ver, duk’ dzer kghzu vra yek’ indz im yerkri tsayramasum, yes ch’em hashvum ayn ​​gishernery, yerb duk’ nerka yek’ yeghel im yeraznerum, yev ory im mtk’erum: Yerbemn dzer tskhakhoti hoty galis er koghk’is, mer kapy `aydk’an uzhegh ... ardzagank’ ... Yes nayev yerbemn zgum yem, vor dzerrk’ers hpum yen imy, yev zgum yem dzer shunch’y paranots’is krrrrots’i mej: Yes gitem, vor voch’inch’ yev voch’ vok’ ch’i karogh khlel ayn tpavorut’yuny, vory du dnum yes im srtum: Yes dzez grum yem yerazhshtut’yamb, ayn meky, vory menk’ hachakh kisum yenk’: Yerb yes dzez asats’i, vor arrajin angam yes gitev, t’e vorn e irakan sery, duk’ indz ch’eik’ havatum kam haskanum yek’ indz: Yes khostovanum yem, vor yes ch’ap’azants’ krk’vot yem, usti yerbemn huys unem, vor im sery shshnjum e dzer yerazank’nery: Du indz lsum yes, yes ink’s ei p’ntrum, yes zarmanum ei, isk du indz shshnjum yes. «Grir aynpes, inch’pes tsarry sirum e ir armatnery, k’ani vor tsarry hog tanum e ir saghart’y bazmat’iv guynerov».

 

Depuis notre rencontre, toi sur ton île moi dans ma campagne, je ne compte pas les nuits où tu étais présent dans mes rêves, et le jour dans mes pensées. Parfois l’odeur de ta cigarette arrivait à côté de moi, notre lien si fort … en écho … il m’arrive aussi de sentir tes mains effleurer les miennes, et sentir ton souffle dans le creux de mon cou.

je sais que rien ni personne ne pourra enlever l’empreinte que tu as mise dans mon coeur. Je t’écris en musique, celle que l’on partage souvent. Lorsque je t’ai confié que pour la première fois je savais ce qu’était l’amour vrai, tu ne m’as pas cru, ni comprise.

J’avoue je suis trop passionnée, alors parfois j’espère que mes murmures amoureux rejoignent tes rêves.

Tu étais à mon écoute, je me cherchais, je me questionnais, et toi de ton murmure tu me souffles « écris comme un arbre aime ses racines, comme un arbre prend soin de son feuillage aux multiples couleurs ». j’étais déracinée et tu avais lu en moi comme personne auparavant.

Tu m’as appelé à être et renaître autrement, plus forte, plus femme et plus épanouie, heureuse, et j’entends en écho tes « je te veux heureuse »

La musique de mes chuchotements amoureux lève le voile et livre la voix de mes secrets, les petites vérités que toi seul connaît.

Street Art à Hong-Kong

Texte de Larissa DIB

 

Depuis que la chaudière s’est définitivement éteinte, on vit allongés sous les couvertures

Cela ne va pas plus mal, la vie circule toujours, on s’est concentrés dans la même pièce toute la journée, avec le seul radiateur électrique

On se concentre sur des bandes dessinées L’orange amère de Dimitrios Mastoros et Nicolas Wouters

La revue Casiers avec Carole et Eric Appéré

On se gave de récits courts, on s’abreuve de bières à la nuit tombée

Pourtant quelque chose ne passe pas

Quelque chose bloque comme une asymétrie bloque

Une hérisse, un tiret, une écharde qui résiste –  impossible de savoir

Quoi

Avoir vécu quelque chose de travers

Pourtant il vient de venter tellement fort que toutes les poubelles ont dégringolé dans la rue

Plus de détritus dans les intérieurs

Et venter tellement fort que l’électricité s’est coupée

Plus de lumière factice

On allume de petites bougies de citronelle

L’odeur tape à la tête mais finalement

On s’est débarrassé d’un

mal

Qui faisait sourdre

Patiemment

Son onde imbécile et noire.

Larissa Dib

Street Art de Banksy

Texte de Fazia Raja

 

OR t'en sors

Ô s'en mordrai l'âme

en sort ivre de l'ire

 crève-coeur lumière lumiER

Data song data court song

par-dessus les toits

roule angue dongue

siphure doug et dingue

par-dessus les toits

enguedigue follitou 

ensemence-toi

libre par-dessus les toits !

Fazia Raja

Toile de JOSEF PINTURE

Texte de AWA

Hindi, traduit en français

गुप्त के नीचे चढ़ा हुआ मुस्कुराने की इच्छा जब यह आता है तो मुझे अधिक चालाक लगता है मेरे सीमित दूसरे पर विश्वास करो जो आधे-अधूरे शब्द भेजते हैं मेरे पंखों में साँस बेवजह मीठे सांपों में बदल गया आह यह छूने का कर्तव्य है रहस्य के अपने सबसे ऊपर है मुस्कुराने की इच्छा

gupt ke neeche chadha hua muskuraane kee ichchha jab yah aata hai to mujhe adhik chaalaak lagata hai mere seemit doosare par vishvaas karo jo aadhe-adhoore shabd bhejate hain mere pankhon mein saans...

bevajah meethe saampon mein badal gaya aah yah chhoone ka kartavy hai rahasy ke apane sabase oopar hai muskuraane kee ichchha

Plaquée collée sous le secret

désir désir à en sourire

moi plus rusée quand il s'agit de

croire en mon confiné l'autre

qu'envoie des mots à demi mots

souffle dans mes plumes

échevelées tournées en doux serpents

Ah c'est un devoir de toucher  

tes cimes de secrets

désir désir à en sourire

 

Toile de Charlotte MASSIP

Dernier triptyque de "Fishman"

Texte de Larissa DIB

Rire des soumis

 

Efflanqué d’un rire

Cocasse fichu outre voyeur 

Tu balaies toutes les fissures

Barrage de feu, débroussailleuse

Mal fagoté rageur déboussolé

Ton rire est gloire de survivant

الضحك هو مجد الناجي

Vinasse puante, ventre en avant

Bouche ardente édentée noire

Tu ris pour tous les suppliciés

– Et contre tous les monstres !

Ris mon ange ris

Balaie tous les sons noirs qui hantent les sensibles

Ris devant la course aux diables

Ris pour nous, les dépéris

Ris en moi désarticulée

Ris pour tous les rêves impossibles

Ris à la face des sorcières

Des salopards et des dictatrices

Ris par-delà mon abîme

Déglingue tout ce qui génère la souffrance

Tu peux te dire qu’on va te suivre

– Ce soir, les rois sont morts.

Textes de Sharon 

2 mesures - 2 poids 

Texte en français / hébreu

Pour "Les langues secrètes"

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Bircat amazone / ‏ברכת המזון : benediction à la fin du repas

 

La nida / ‏נדה: période durant laquelle la femme est impure (règle), on dit dans le judaïsme qu'elle est consacré à D.. bénit soit-il

La mitsva / ‏מצווה: bonne action

Douda: manque

Chemini Atseret / ‏שמיני עצרת : c'est une fête juive ou l'on prie le temps d'une veillée

Tsadik / ‏‏  צדיק: un sage

Atsouv / ‏עצוב: triste

Soucca / ‏סוכה: une cabane (durant la fetes de Souccot nous nous reunissons dans des cabanes afin de partager des repas et de prier ; c'est une fête en souvenir de la sortie d'Egypte, période durant laquelle nous errions dans le désert)

Haver / ‏חבר : entre amis

Simha Torah / ‏שמחה תורה : La joie de la Torah (fetes Juive)

Les niggounim des Rebbeim : les chants des Rabbins

Toda Lael / ‏תודה לאל: merci mon D..

Gan Eden / ‏גן עדן: Jardin d'Eden

Ayeh mekom kevodo leharitso :

Mon D, où est le siege de ta gloire

La Geoula / ‏גאולה : la délivrance

Auteur : Sharon.

Toile de Linda BACHAMMAR

"Ataraxia", aquarelle et encre sur papier.

Texte de Jean-Luc RAHARIMANANA

 

Dans une lecture à haute voix, faire résonner les sons de ce poème dans les organes de soi. Ouvrir l'oeil intérieur sur les paysages du plus profond, traquer les mots en embuscade et qui tentent de se camoufler. 

 

 

Coribi

 

Coribi, vera chira nangolija

Ny ancha mirastéou

Fordisteram, ao sandze n’sengolor

N’sengolor, n’veralija

Euoun nalaïn 

karadzi m’kounatrody

Karoundzou m’karacrire… 

Toile de JOSEF PINTURE

Textes du poète kabyle

YACINE BOUDIA

Entre le poème et l'action
De nos marches
Sur un chemin
De la libre pensée

À chaque pas
À chaque souffle
Une goutte d'eau
De notre confiance


Commune

***

Fermer sa parenthèse par l'hommage
Ouvrir sa parenthèse par
Son fruit

Le paradoxe des artistes
Ce n'est pas un problème
Pour les abeilles

Rouler les moules de tes programmes
Psychologiques

Le demain d'hier
N'est pas sur tes fausses histoires

Toile de l'artiste Maïpo

"Musiciens"

Texte de Larissa Dib

 

Pensée²

Quoi Avoir vécu quelque chose de travers Pourtant il vient de venter tellement fort que toutes les poubelles ont dégringolé dans la rue Plus de détritus dans les intérieurs Il vente tellement fort que l’électricité s’est coupée Plus de lumière factice On allume de petites bougies de citronelle L’odeur tape à la tête mais finalement On s’est débarrassé d’un Mal Qui lançait Patiemment Son onde malade Viens l'ondée pour y voir clair

Larissa DIB

Toile de l'artiste Maïpo 

"Le jardin aux langues secrètes"

créé pour illustrer le texte de la poétesse 

Astrid Waliszek

Planter, faire germer et faire pousser. Quand je ne suis pas au jardin, je lis dans des livres d'horticulture. Je vais faire un jardin persan, un jardin d'Eden où se côtoieront les quatre coins du monde. Avec un plan en croix, en ombre une glycine, le vieux banc sous une treille, un rosier blanc sauvage en contre-point. 

Je l'ai dessiné et j'ai sérié les plantes d'abord par couleurs, ensuite par le temps qu'il faut pour atteindre la floraison et enfin par la qualité du feuillage, caduque ou persistant. Un jardin c'est du temps qui passe : une pivoine mettra près de trois ans avant de fleurir, alors que les coriopsis et les capucines, du jaune soleil au rouge sombre, passant par l'or du couchant et l'orange, viendront très vite. Je descendrai la gamme des couleurs dans un autre des carrés, jusqu'au blanc - le blanc des lys. Que je ne planterai pas, leur odeur est bien trop lourde. Roses, cosmos et pavots, plutôt.

J'ai posé une chaise au bord du jardin-à-venir. Il faut que j'apprenne l'immobilité. Que je reste une journée entière là, à regarder où passeront les ombres selon l'endroit où je planterai la glycine et le pied de vigne. Une journée entière, qui servira de modèle aux autres, à partir de laquelle je peux imaginer ce qu'elles deviendront au fil des saisons. 

Vingt minutes. J'ai passé vingt minutes assise - juste assez longtemps pour savoir l'hiver. Vingt minutes par jour immobile, c'est bien assez. Il faudra un noisetier tortueux, les branches nues comme une sculpture. Il faudra aussi que je fasse attention à la façon dont je conduirai la glycine. Quant au pied de vigne, je ne le taillerai pas : il portera juste assez de fruits pour que les abeilles ne soient pas envahissantes à la fin de l'été. Un buddleia sera parfait pour des papillons, c'est bien plus agréable comme bestioles. Je me demande s'il y a des buddleias dans les jardins persans.

 

Astrid Waliszek, auteure de Topolina (Ed. Grasset)

Texte écrit ce samedi 25 avril 2020

OUR FIRM

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Je ne sais rien qu'une heure de jardinage ne dissipe. L'idée m'est venue en plantant des iris hier —  l'ai-je lue un jour ? L'ai-je entendue ? M'est-elle venue spontanément comme un germe de pensée vient lorsqu'on a les mains occupées ? D'où viennent les idées ? De nos yeux peut-être, de nos oreilles, d'une odeur, de l'observation du détail du monde, là un grain mauve tombé de la glycine, là un caillou dont la forme en rappelle une  autre  — d'une rêverie qui s'étage d'herbe mouillée à branche basse, de l'éclat d'une feuille vernissée au souffle du vent dans le touffu des hautes feuilles.

Jardiner n'est pas l'apanage de la campagne — en ville, sur le rebord de ma fenêtre, poussent des fraises. 

Mots : Astrid Waliskek

Dessin de Maïpo.

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